Tout petit déjà on nous répéter « Ne pleure pas », « Sèche tes larmes », « Arrête de pleurnicher », « Sois courageux », « Garde ça pour toi ». Milles et une autres phrases prononcer très certainement avec bienveillances et qui ont façonné la manière dont des sociétés entières ont appris à gérer et réguler leurs propres émotions.
Origine et conséquences du refoulement émotionnel
Ce réflexe de refoulement est intégré dès l’enfance par notre famille, la société et l’école nous enseignant que certaines émotions sont inappropriées et identifiées comme un signe de faiblesse.
Ces banalisations et cette méconnaissance du fonctionnement émotionnelle de l’être humain entrainent un mal-être, une douleur silencieuse, créant des mécanismes de surcompensation comme : le stress, les tensions musculaires, les maux de tête, la fatigue excessive, le manque de compassion, la déconnexion à soi, la colère, la frustration, la peur excessive, la prise de poids, l’insomnie..
Quand on refoule, tout s’accumule et finit par exploser ou s’éteindre, très souvent de manière incontrôlable comme si l’on perdait le cap de notre vie sans avoir la capacité de faire quoi que ce soit.
Sur le plan physiologie et scientifique, nous le savons déjà depuis un moment mais ces états de compensation créés un environnement chimique et hormonale propice à la dérégulation de l’organisme entrainant pathologies, douleurs et maladies.
La bonne nouvelle, c’est que sortir de cet état est possible.
La mauvaise c’est que personne ne nous à appris comment faire et que le chemin vers cette guérison demande apprentissage, curiosité, patience et pratique régulière vous garantissant un changement de vie radicale.
Refouler ≠ Réguler
Refouler, c’est ignorer ou cacher ce qui nous dérange, ne pas reconnaître sa présence. C’est entrer dans le déni, car mettre en lumière ce que l’on nous a appris à qualifier de « mal » peut provoquer honte, gêne, sentiment de ne pas être à la hauteur, peur du jugement ou du rejet. Ce que les mots ne peuvent exprimer, le corps l’emmagasine.
L’autre possibilité s’appelle la régulation qui implique l’acceptation et la compassion. Prendre conscience de ce qu’on ressens et pourquoi nous le ressentons sans jugement et sans honte. Une des clés qui m’a beaucoup aidé à accepter mes émotions, a été de comprendre que chacune d’elle à un rôle spécifique dans nos vies et une signification.
😨 La peur : Insécurité physique, mentale ou émotionnelle lié à la perception d’un danger réel, potentiel ou imaginaire. Réaction : Vigilance.
😡 La colère : Une de nos limites a été franchie ou non respecté. Réaction : Défense.
🥺 La tristesse : Nous avons perdu quelque chose ou avons été déçu. Réaction : Ralentissement.
🫣 La honte : Notre valeur est réduit ou non vu à cause d’un jugement. Réaction : Retrait.
😖 La culpabilité : Quelqu’un ou nous même avons agi contre nos valeurs. Réaction : Réparation.
🤡 La jalousie : Quelqu’un possède ce que nous désirons. Réaction : Comparaison.
Comprendre la signification de nos émotions est déjà un premier pas vers leur régulation. Elles nous enseignent que nous sommes légitimes à les ressentir, peu importe qu’elles n’existent que dans notre propre prisme de perception.
Réguler ≠ Déverser
Beaucoup de personnes (et j’en faisais partie 🙋🏻) pensent à tort que réguler ses émotions signifie “dire tout ce que l’on pense” ou “tout déverser sur quelqu’un” pour se soulager. Lorsque l’on commence à prendre conscience de ses émotions que nous stockons dans notre corps, à prendre conscience de nos souffrances silencieuse, l’inconfort et la douleur nous crient de libérer à tout prix ces sensations qui nous sont nouvelles et désagréable et ça qu’importe le moyen. Par réflex nous profitons d’une situation ou d’un mauvais mood pour vider notre sac sur quelqu’un près de nous ; souvent un membre de notre famille, notre partenaire ou nos enfants. En réalité, cracher ses émotions sur autrui n’est pas sain et transforme l’autre en punching ball pour nos tensions internes, provoquant conflits, tensions et peines inutiles.
Cette difficulté est compréhensible car elle est instinctive. Lorsqu’une émotion forte surgit, notre cerveau cherche un exutoire immédiat. Après des années de refoulement, la tentation de tout lâcher est encore plus grande car nous craignons de réintérioser à nouveau ces sentiments.
Réguler signifie, reconnaitre et gérer l’émotion à l’intérieur de soi, sans nuire à autrui, ce qui demande conscience, patience et pratique.
Réguler ses émotions permet de réduire le stress, être en action et non en réaction mais surtout retrouver un calme intérieur. Pour les autres, cela protège les relations et crée un espace sur pour communiquer. La régulation demande de trouver un équilibre durable entre ressentir et agir, sans refouler ni projeter ses émotions c’est là que tout le travail commence.
La rencontre avec nos émotions : Commencer pas à pas
Pour réguler ses émotions, il existe plusieurs étapes pratiques.
1️⃣ La première étape consiste à identifier ce que l’on ressent et à observer ses signes corporels : tensions musculaires, respiration, fréquence cardiaque. Même deux minutes de simple observation et de nommage de l’émotion, comme « je ressens de la colère », permettent déjà de réduire son intensité.
2️⃣ La deuxième étape consiste à accueillir l’émotion sans jugement. Il ne s’agit pas de chercher à la supprimer ou à la changer immédiatement mais simplement de lui permettre d’exister par le bien de :
- L’écriture : Écrire dans un journal ou enregistrer par la parole ce que l’on ressent et ce qui a déclenché l’émotion.
- L’expression artistique : Dessiner, chanter, écrire une chanson ou un poème. Beaucoup de nos artistes favoris utilise la création artistique pour matérialiser leur émotion.
3️⃣ La troisième étape passe par l’utilisation de techniques d’auto-apaisement. Elles permettent de calmer l’intensité émotionnelle avant qu’elle ne devienne incontrôlable. Elles sont nombreuses et peuvent être mixées, mélangés selon vos besoins, il vous suffit simple d’en choisir une ou plusieurs. Au cours des prochains articles je reviendrais sur chaque de ses techniques.
- Le “belly breathing”
- La méditation
- La marche ou se ressourcer dans un endroit naturel
- L’auto-parole bienveillante : dire l’inverse de ce qui nous viens en tête et qui est souvent négatif
- Les mouvements lymphatique pour faire circuler l’énergie
- Les taps sur le corps
- Les massages sur le torse
- Les “shaking”
- Les micro-pauses en silence
- L’activité physique
- Le yoga et les étirements
- La danse et le chant
- L’utilisation d’un oreiller pour crier ou breathwork
- Les douches froides
Ces 3 étapes peuvent être réalisé dans n’importe quel ordre. Ensemble elles sont un moyen de matérialiser l’émotion de manière saine. Si vous arrivez à en faire une pratique régulière, les émotions deviendrons plus facilement gérable. Vous ne les stockerez plus dans vos tissus et éviterez donc les UP and DOWN énergétique. Il peut être difficile de se montrer vulnérable surtout après des années de refoulement et certaines émotions peuvent sembler intenses ou difficiles à accueillir. La patience et la régularité sont essentielles pour créer de nouvelles habitudes émotionnelles et construire un rapport sain avec ses émotions. Même de petites victoires quotidiennes rapprochent de la liberté intérieure et de la paix avec soi-même.
